- goulûment
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• 1546; de goulu♦ D'une façon goulue, à la manière d'un goulu. Manger, boire goulûment. ⇒ avidement. « on ne se lassait pas de bâfrer goulûment » (Dorgelès).goulûmentadv. Avec avidité. Manger goulûment.⇒GOULÛMENT, adv.D'une manière goulue, avec avidité.A. — [Correspond à goulu A] Manger, dévorer, boire goulûment. Une grande fille blonde (...) se régalait goulûment de petites prunes violettes (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 319). Ils sortent en effet, d'un grand couffin, des provisions dont ils commencent à s'empiffrer goulûment (GIDE, Journal, 1929, p. 923).B. — [Correspond à goulu B] Son deuil fini, elle s'était mise à jouir goulûment de sa liberté (GYP, Pas jalouse, 1893, p. 30) :• Marcel (...) se précipite goulûment sur tout ce qui peut le distraire; a déjà dévoré, dans mon bureau, en moins de six jours, les livres que j'avais mis en réserve pour trois mois.GIDE, Journal, 1905, p. 171.[Correspond à goulu B p. méton.] Alors Ninon le baisa goulûment (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 131). La belle brune se tenait en arrière, levant sa lampe pour nous éclairer (...) Sulphart tendait déjà goulûment les mains. La femme le repoussa (DORGELÈS, Croix bois, 1919, p. 249). Goulûment Jean Péloueyre regardait cette Noémi qui avait dix-sept ans (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 157).Prononc. et Orth. : [
]. Ds Ac. dep. 1694, d'abord sous la forme goulument (Ac. 1694-1798), puis goulûment, v. aussi LITTRÉ, DG, Lar. Lang. fr. Goulûment est de beaucoup le mieux attesté. Étymol. et Hist. 1546 (R. ESTIENNE, Dict. Latinogallicum, 579b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 72). Dér. de goulu; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 77.
goulûment [gulymɑ̃] adv.ÉTYM. 1546; de goulu.❖1 D'une façon goulue, à la manière d'un goulu. || Avaler, manger (→ Déterger, cit. 2), boire goulûment.1 « Pour te manger goulûment » (Il s'agit du crabe qui dévore une huître).Rémi Belleau, l'Huître, Stance finale.2 Là, on mangea : du riz chaud qui vous remplissait le ventre et qu'on ne se lassait pas de bâfrer, goulûment, avec de pleins quarts de café brûlant, moins par faim réelle que pour rattraper ces jours de misère, pour se gaver, se sentir plein.R. Dorgelès, les Croix de bois, XI.2 Avidement. || Se jeter, se précipiter goulûment sur les distractions, les plaisirs. — Spécialt. Avec une avidité érotique. || Regarder goulûment une belle femme. ⇒ Dévorer (des yeux).3 (…) se laissant aller entre les bras de Simon, (elle) l'embrassa goulûment à pleines lèvres.Francis Carco, les Belles Manières, II, VII.
Encyclopédie Universelle. 2012.